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Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/444

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Frontin.

Oui ; il menace de stérilité ; les héritiers en seront nuls ou auxiliaires.

Lisette.

Ce n’est qu’à regret qu’Angélique obéit ; d’autant plus que le hasard lui a fait connaître un aimable homme qui a touché son cœur.

Frontin.

Le cousin La Ramée pourrait bien nous venir de là.

Lisette.

Tu l’as dit, c’est cela même.

Éraste.

Oui, mon enfant, c’est moi.

Frontin.

Eh ! que ne le disiez-vous ? En ce cas-là, je vous pardonne votre figure, et je suis tout à vous. Voyons, que faut-il faire ?

Éraste.

Rien, si ce n’est favoriser une entrevue que Lisette va me procurer ce soir ; tu seras content de moi.

Frontin.

Je le crois ; mais qu’espérez-vous de cette entrevue ? On signe le contrat ce soir.

Lisette.

Eh bien, pendant que la compagnie, avant le souper, sera dans l’appartement de madame, monsieur nous attendra dans cette salle, sans lumière pour n’être point vu, et nous y viendrons, Angélique et moi, pour examiner le parti qu’il y aura à prendre.