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Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/446

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Éraste.

Ne vous inquiétez de rien ; je n’ai point envie d’enlever Angélique, et je ne veux que l’exciter à refuser l’époux qu’on lui destine. Mais la nuit s’approche ; où me retirerai-je en attendant le moment qui me permettra de voir Angélique ?

Lisette.

Comme on ne sait encore qui vous êtes, en cas qu’on vous fît quelques questions, au lieu d’être mon cousin, soyez celui de Frontin, et retirez-vous dans sa chambre, qui est à côté de cette salle et d’où Frontin pourra vous amener quand il faudra.

Frontin.

Oui-da, monsieur ; disposez de mon appartement.

Lisette.

Allez tout à l’heure ; car il faut que je prévienne Angélique, qui assurément sera charmée de vous voir, mais qui ne sait pas que vous êtes ici, et à qui je dirai d’abord qu’il y a un domestique dans la chambre de Frontin qui demande à lui parler de votre part. Mais sortez, j’entends quelqu’un qui vient.

Frontin.

Allons, cousin, sauvons-nous.

Lisette.

Non, restez : c’est la mère d’Angélique, elle vous verrait fuir ; il vaut mieux que vous demeuriez.



Scène III

LISETTE, FRONTIN, ÉRASTE, MADAME ARGANTE.
Madame Argante.

Où est donc ma fille, Lisette ?