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Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/462

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Champagne.

Bonsoir, la jolie fille ; bonsoir, messieurs ; je viens attendre ici mon maître qui m’envoie dire qu’il va venir ; et je suis charmé d’une rencontre… (En regardant Éraste.) Mais comment appelez-vous monsieur ?

Éraste.

Vous importe-t-il de savoir que je m’appelle La Ramée ?

Champagne.

La Ramée ? eh ! pourquoi portez-vous ce visage-là ?

Éraste.

Pourquoi ? la belle question ! parce que je n’en ai pas reçu d’autre. Adieu, Lisette ; le début de ce butor-là m’ennuie.



Scène IX

CHAMPAGNE, FRONTIN, LISETTE.
Frontin.

Je voudrais bien savoir à qui tu en as ? Est-ce qu’il n’est pas permis à mon cousin La Ramée d’avoir son visage ?

Champagne.

Je veux bien que M. La Ramée en ait un ; mais il ne lui est pas permis de se servir de celui d’un autre.

Lisette.

Comment, celui d’un autre ! Qu’est-ce que cette folie-là ?

Champagne.

Oui, celui d’un autre ; en un mot, cette mine-là