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Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/472

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Scène XIII

MONSIEUR DAMIS, FRONTIN.
Monsieur Damis, à part.

Ceci me chagrine ; mais je l’aime trop pour la céder à personne. (Haut.) Frontin ! Frontin ! approche ; je voudrais te dire un mot.

Frontin.

Volontiers, monsieur, mais on est impatient de vous voir.

Monsieur Damis.

Je ne tarderai qu’un moment ; viens. Jj’ai remarqué que tu es un garçon d’esprit.

Frontin.

Eh ! j’ai des jours où je n’en manque pas,

Monsieur Damis.

Veux-tu me rendre un service dont je te promets que personne ne sera jamais instruit ?

Frontin.

Vous marchandez ma fidélité ; mais je suis dans mon jour d’esprit, il n’y a rien à faire ; je sens combien il faut être discret.

Monsieur Damis.

Je te payerai bien.

Frontin.

Arrêtez donc, monsieur ; ces débuts-là m’attendrissent toujours.

Monsieur Damis.

Voilà ma bourse.

Frontin.

Quel embonpoint séduisant ! Qu’il a l’air vainqueur !