Aller au contenu

Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/482

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


DIVERTISSEMENT


            Vous qui sans cesse à vos fillettes
            Tenez de sévères discours, (bis.)
            Mamans, de l’erreur où vous êtes
Le dieu d’amour se rit et se rira toujours. (bis.)
Vos avis sont prudents, vos maximes sont sages ;
Mais malgré tant de soins, malgré tant de rigueur,
            Vous ne pouvez d’un jeune cœur
            Si bien fermer tous les passages,
Qu’il n’en reste toujours quelqu’un pour le vainqueur.

            Vous qui sans cesse, etc.


VAUDEVILLE


Mère qui tient un jeune objet
Dans une ignorance profonde,
            Loin du monde,
Souvent se trompe en son projet.
Elle croit que l’amour s’envole
Dès qu’il aperçoit un argus.
            Quel abus !
Il faut l’envoyer à l’école.

La beauté qui charme Damon
Se rit des tourments qu’il endure,
            Il murmure ;
Moi, je trouve qu’elle a raison.
C’est un conteur de fariboles,
Qui n’ouvre point son coffre-fort.
            Le butor !
Il faut l’envoyer à l’école.

« Si mes soins pouvaient t’engager,
Me dit un jour le beau Sylvandre,
            D’un air tendre…
— Que ferais-tu ? » dis-je au berger.