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Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/521

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Le Chevalier.

C’est un amour dé ma façon. Sandis ! il né finira qu’avec elle ; espère mieux dé la fortune dé ton maître, connais-moi bien, tu n’auras plus dé défiance.

Frontin.

J’ai déjà usé de cette recette-là ; elle ne m’a rien fait. Mais voici Lisette ; vous devriez me procurer la faveur de sa maîtresse auprès d’elle.



Scène XVIII

LISETTE, FRONTIN, LE CHEVALIER.
Lisette.

Monsieur, madame vous demande.

Le Chevalier.

J’y cours, Lisette. Mais remets cé faquin dans son bon sens, jé té prie ; tu mé l’as privé dé cervelle ; il mé fatigu à mé répéter qu’il t’aime.

Lisette.

Que ne me prend-il pour sa confidente ?

Frontin.

Eh bien ! ma charmante, je vous aime, vous voilà aussi savante que moi.

Lisette.

Eh bien ! mon garçon, courage ; vous n’y perdez rien ; vous voilà plus savant que vous n’étiez. Je vais dire à ma maîtresse que vous venez, monsieur. Adieu, Frontin.

Frontin.

Adieu, ma charmante.