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Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/568

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Lisette.

Faites, madame.

La Comtesse.

À propos de lettre, je n’y songeais pas ; j’en ai une sur moi que je lui écrivais tantôt, et que tout ceci me faisait oublier. Tiens, Blaise, va ; tâche de la lui rendre sans que la marquise s’en aperçoive.

Blaise.

N’y aura pas d’aparcevance. Stapendant qu’il lira voute lettre, je la renforcerons de queuque remontration.



Scène VIII

FRONTIN, LE CHEVALIER, LISETTE, LA COMTESSE.
Le Chevalier.

Eh ! donc, ma comtesse, qué devient l’amour ? À quoi pensé lé cœur ? Est-ce ainsi qué vous m’avertissez dé venir ? Quel est lé motif dé l’absence qué vous m’avez ordonnée ? Vous né mé mandez pas, vous mé laissez en langur ; jé mé mande moi-même.

La Comtesse.

J’allais vous envoyer chercher, monsieur.

Le Chevalier.

Lé messager m’a paru tardif. Qué déterminez-vous ? Nos gens vont sé marier ; le contrat sé passe actuellement. N’userons-nous pas de la commodité du notaire ? Ils mé délèguent pour vous y inviter. Ratifiez mon impatience ; songez qué l’amour gémit d’attendre, qué les besoins du cœur sont pressés, qué les instants sont pré-