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Page:Markovitch - La Révolution russe vue par une Française, 1918.djvu/194

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LA RÉVOLUTION RUSSE

supprimée dans les autres villes de la Russie, sévit encore plus sévèrement qu’autrefois à Tiflis. Jamais la vie n’y a été aussi pénible et la répression du moindre délit aussi rude. Le gouvernement, qui s’est appuyé sur nous jadis, redoute maintenant nos tendances séparatistes…

Ne m’a-t-on pas cité quelque part ces paroles attribuées au député géorgien Tchéidzé, président du Conseil des ouvriers et soldats : « Qu’ai-je à faire de la Géorgie ? Je suis citoyen du monde ! » Car déjà l’Europe ne lui suffit plus !


1er/14 mai. — La démission de Goutchkov est officiellement confirmée. Kérensky y faisant allusion, dans une réunion tenue au « Comité exécutif des ouvriers et soldats », a dit que « M. Goutchkov joue dans le gouvernement le rôle du premier rat qui, au moment du naufrage, abandonne le navire ! »

Les démissions se succèdent : après celle de Goutchkov, voici celle du général Kornilov ; d’autres, dit-on, aussi graves, se préparent.

Le Conseil des ouvriers et soldats, épouvanté par la rapidité avec laquelle les ten-