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VERS L’OFFENSIVE

— Il faut passer des paroles aux actes, s’écrie-t-il. Notre parti ne refuse pas le pouvoir ; il est prêt à chaque instant à prendre l’autorité entre ses mains. J’estime qu’aucun parti qui se met en avant ne peut refuser le pouvoir, lorsque les représentants du pouvoir sont menacés de la déportation en Sibérie… Mais nous ne sommes pas encore déportés !

Après cet exorde, le trop célèbre maximaliste expose son programme de réformes économiques et financières. Programme des plus simples, et même tout à fait sommaire : arrêter une ou plusieurs dizaines de capitalistes, les tenir dans les conditions où se trouve actuellement l’ancien tsar, Nicolas Romanov. Ainsi se trouveront mis au jour les filons secrets de leur enrichissement… « Il faut arrêter les capitalistes, reprend Lénine, sans cela toutes nos phrases ne seront que de vaines paroles ! » Puis il déclare inadmissibles les rapports de la démocratie révolutionnaire avec la Finlande et l’Ukraine, affirmant qu’il faut les laisser se séparer complètement de la Russie si tel est leur désir. Enfin il se prononce sur l’offensive. Sa déclaration est brève mais nette : « L’offensive en ce