Aller au contenu

Page:Markovitch - La Révolution russe vue par une Française, 1918.djvu/71

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
67
UNE SEMAINE D’OURAGAN RÉVOLUTIONNAIRE

à la Douma. La cause du Tsar est perdue : tout le monde l’abandonne peu à peu !…

Les arrestations ont commencé. Le vieux Gorémykine est amené à la Douma sur un camion automobile. Il paraît plongé dans la stupéfaction de l’hébétude. C’est, malgré tout, un spectacle lamentable. Ses longs favoris blancs volent au vent et, à chaque cahot, sa tête branle comme un battant de cloche. Dabravolsky, ancien ministre de la Justice, Chiglavitov, président du Conseil d’Empire, Reïn, ministre de la Santé publique, tant d’autres encore ont été arrêtés. Le plus haï, Soukhomlinov, arrive au milieu des huées de la multitude qui le reconnaît. Le bruit court que les anciens ministres ont été arrêtés à l’Amirauté, sauf l’amiral Grégorovitch qui n’a pas quitté son appartement.

M. Milioukov, leader du parti Cadet (constitutionnel-démocrate), monté sur une chaise, a prononcé, dans la salle Catherine, un magnifique discours, plein de modération.


Les troupes d’Orianenbaum, de Tsarskoïé-Sélo se sont jointes aux troupes révolutionnaires. Tsarskoïé-Sélo est livré à des bandes