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Page:Markovitch - La Révolution russe vue par une Française, 1918.djvu/9

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PRÉLUDE

popoff, le dernier de cette sinistre trilogie, en fut peut-être le pire. Ancien vice-président de la Douma, traître à son parti, suppôt de Raspoutine, il est aujourd’hui accusé d’avoir préparé la révolution, afin d’en profiter pour obliger la Russie à signer une paix séparée. Dans ce dessein, il s’adjugea le portefeuille de l’intérieur. Abandonnant la direction des affaires générales à ses deux acolytes, Bilietsky, ancien chef de police, vilainement compromis, il y a quelques mois, dans le complot du moine Héliodore, et Kourlov un des assassins de l’ancien ministre Stolypine, il s’adonna tout entier à l’organisation de la police. En quelques mois, elle fut presque doublée. On la munit de mitrailleuses dont un certain nombre furent, par avance, disposées sur le toit des maisons situées à l’angle des rues et sur celui des édifices publics. Au moyen de ses agents provocateurs, Protopopoff pensait faire éclater la révolution le 14/27 février, jour de la convocation de la Douma. Il en aurait pris prétexte pour faire signer à l’Empereur la prorogation de cette Assemblée. Le peuple ne se laissa pas prendre à cette manœuvre. La journée du 14/27 février