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Page:Marquiset,À travers ma vie,1904.djvu/108

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La ville de Besançon ne me sera jamais indifférente ; c’est ma seconde patrie. Je n’oublierai pas que j’y ai trouvé des amis chauds, dans un moment bien pénible, et ce n’est qu’alors que l’amitié est véritable. Si vous vous entretenez quelquefois de moi, rappelez-vous que j’ai laissé une partie de moi-même au milieu de vous, et que cette partie y restera autant que je vivrai.

Si je donnais un libre cours à toutes les expressions de mon cœur, je ne tarirais point, mais il me serait impossible de dire assez vivement tout ce que je pense.

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Je ne sais encore à quoi je me déterminerai ; on ne me conseille point de retourner de sitôt à Grenoble, afin d’éviter les persécutions d’un ami de Rostaing qui commande dans ce pays[1].

En attendant, je suis ici chez le plus parfait des hommes, le général Victor Maubourg, l’un de mes meilleurs amis.

Peut-être m’éloignerai-je un peu plus de Paris pour ne pas donner de l’ombrage. Dans ce cas, je me retirerai dans la terre d’un de mes parents, auprès de Provins ; mais, lorsque vous voudrez me donner de vos nouvelles, qui me seront toujours bien précieuses, vous pouvez me les adresser à Paris, chez M. Brunet, directeur de la caisse de Poissy, rue du Gros-Chenet ; ce sera le seul moyen pour que les lettres me parviennent partout.

  1. C’était le général Donadieu.