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Page:Marquiset,À travers ma vie,1904.djvu/252

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CHAPITRE X


La protection du général Bernard. — Visite à M. Guizot. — Réplique amusante. — Le général Voirol. — La duchesse d’Abrantès. — Sa prodigalité. — La maison de son fils. — Bonaparte à Auxonne. — Une lettre du futur empereur. — Léopold Robert. — Le roman de sa mort. — Le maire de Dole en péril. — Le lieutenant général Poncet. — Cambronne à Waterloo. — Le général Bachelu. — Ses liaisons. — Ses malheurs conjugaux.


Le général Bernard[1], ministre de la guerre, m’avait en affection particulière, mais c’était un homme faible, tiède, qui avait toujours peur de s’entendre reprocher sa protection à ses compatriotes. J’ai écrit une notice historique sur lui à la suite d’un dîner que je fis à Dole en 1836, chez mon vieil ami, le comte de Saint-Maurice, colonel du 7e régiment de cuirassiers. Comme on parlait du nouveau ministre de la guerre, ma surprise fut grande en entendant tous les officiers présents se plaindre de ce que le général était tout à fait étranger à la France et que sa nomination n’inspirait aucune

  1. Bernard (Simon, baron), 1779-1839. Sorti de l’École polytechnique, il devint aide de camp de l’empereur, général de brigade sous la première Restauration et fut exilé en 1816. Il partit pour les États-Unis, où le gouvernement utilisa ses vastes connaissances techniques. De retour en France en 1830, Louis-Philippe le prit comme aide de camp et le nomma lieutenant général. Ministre de la guerre en 1834 et en 1836. Pair de France, grand-croix de la Légion d’honneur.