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Page:Marquiset,À travers ma vie,1904.djvu/95

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des brevets d’officiers ayant été expédiés directement à des fils d’anciens émigrés, de citoyens bien connus, ma famille songea à faire obtenir un de ces brevets à mon premier frère, qui n’aspirait qu’à entrer au service, mais qui aurait eu bien de la peine, en raison de son peu de goût pour l’étude, à être reçu dans une de nos écoles militaires.

Mon père avait un sien ami d’enfance, M. de Ville, frère de Mme Chéry, belle-mère de Lefaivre, qui avait été premier huissier du cabinet de l’Empereur et auquel Louis XVIII avait conservé le même titre et accordé la même confiance que son prédécesseur. Mon père écrivit à M. de Ville pour lui faire part de son désir et lui demander ses conseils à cet égard. Celui-ci lui répondit : « Adresse-moi une pétition au roi, pour lui demander un brevet de sous-lieutenant d’infanterie en faveur de ton fils, et je me charge du reste. » Ce qui fut dit fut fait ; M. de Ville remit cette pétition à Louis XVIII un jour où le monarque était en belle humeur et le brevet fut accordé.

Voilà donc mon frère Achille[1], à peine âgé de seize ans, officier dans le 12e régiment d’infanterie légère. Pendant le temps qu’il avait encore à passer à la maison avant de rejoindre son corps, on lui donna un

  1. Marquiset (François-Maurice-Achille), 1798-1865. Sous-lieutenant au 12e léger, 4 octobre 1814 ; sous-lieutenant à la légion du Doubs, 11 février 1816 ; lieutenant au 27e de ligne, 10 octobre 1823 ; démissionnaire, 24 octobre 1823 ; campagnes, 1815, 1823 ; chevalier de la Légion d’honneur, médaillé de Sainte-Hélène.