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Page:Marsile - Liola ou Légende Indienne, 1893.djvu/23

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LIOLA.


Les dépouilles d’un peuple, héritage de gloire,
Grossissaient leur cortège, et l’immortalité
À leur mémoire ouvrait son temple impérissable !
De la guerre eux aussi vous apportent le prix :
Voyez celui qui vient par vos chemins de sable ;
Ce n’est ni Jugurtha ni Vercingétorix !
Mais c’est le descendant d’un nom qui civilise,
D’indomptables héros le dernier combattant,
C’est un fils de la France, apôtre de l’Église !

La foule au port accourt, comme le flot montant :
Ce sont d’abord les chefs aux longs cheveux de neige,
Puis les jeunes guerriers plein de fougue et d’ardeur,
Les mères s’entourant, comme d’un frais cortège,
De leurs filles aux fronts éclatant de candeur.
Qu’ils sont empressés ! Tous se penchent sur la rive,
Pareils à la forêt quand le vent a passé.
Ils cherchent en celui qui vers leurs bords arrive
Soit un père, un époux, un frère, un fiancé.
Mais voilà que les cris de mort se font entendre,