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Page:Marsile - Liola ou Légende Indienne, 1893.djvu/37

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LIOLA.


Et comme tout paraît leur dire : « Quel beau jour ! »
L’oiseau chante, volant vers son nid de verdure :
« Liola, comme nous, est aussi de retour ! »
Et l’abeille en sa course, éveillant de son aile
Corolles et boutons par la brise endormis,
Annonce à chaque fleur la joyeuse nouvelle :
L’air s’embaume d’encens à l’aurore promis.
Sur le riant chemin s’incline chaque branche :
Est-ce pour saluer ces jeunes pèlerins ?
Le limpide ruisseau, qui sur l’herbe s’épanche,
Vient réfléchir avec les cieux leurs traits sereins
L’astre du jour a fui, mais, flottante oriflamme,
Un nuage de pourpre arbore ses couleurs,
Comme en signe de joie, à l’horizon en flamme.
Et la lune, malgré ses mortelles pâleurs,
Montre un visage plein de suave tendresse ;
L’une après l’autre, chaque étoile, dans l’azur,
Contemple cette scène et, comme une caresse,
Laisse tomber ses pleurs dans l’air si frais et pur.
Et l’on dirait que tous les yeux de l’empyrée