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Page:Marsile - Liola ou Légende Indienne, 1893.djvu/44

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LIOLA

C’était la vérité dont la céleste flamme
La faisait tressaillir d’un indicible émoi :
Car de même que l’œil est fait pour la lumière
Et qu’il s’illumine en revoyant le soleil,
L’intelligence humaine, à la lueur première
Qui vient du ciel, comprend qu’enfin c’est le réveil !
L’ordre en son harmonie aussitôt se révèle,
La certitude fait place au doute accablant,
À tout désir répond l’espérance immortelle !

Bien que des jours de deuil le cours paraisse lent —
Une nuit sans aurore à tout âme qui pleure —
Il ne saurait, hélas ! s’arrêter plus que l’eau
Qui court à l’océan, sa dernière demeure.
Ainsi chaque saison présentait son tableau :
Aux roses du printemps les fruits mûrs de l’automne
Succédaient en gardant un éclat éternel.
À ces mille couleurs, l’œil enchanté s’étonne
Et croit que sur la terre est tombé l’arc-en-ciel,