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Page:Marsile - Liola ou Légende Indienne, 1893.djvu/46

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LIOLA


Une foule nombreuse anime ce décor.
Les chants montent aux cieux et les yeux cherchent celle
Qui doit — insigne honneur ! — épouser le filet.
Voilà que six guerriers et six jeunes matrones,
De peinture portant l’éblouissant reflet
Et leurs candides fronts ceints de fraîches couronnes,
S’avancent pour choisir un époux à leur fils,
Le perfide filet, l’effroi de la rivière,
Qui déjà lance à tous d’invincibles défis.
Des vierges devant eux passe la troupe entière :
Il n’en est sûrement pas de plus belle là
Que celle qui se tait, mais sourit sous ses larmes :
C’est toi, douce orpheline, aimable Liola !
À ta beauté les pleurs donnent de nouveaux charmes,
Ainsi que la rosée embellit chaque fleur.
Lionel aussitôt cède celle qu’il aime,
Et la noce commence au signal du jongleur,
Qui pare Liola d’un brillant diadème.
La tribu dans sa joie ébranle la forêt
Et croise sur le sol ses légères cadences