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Page:Marsile - Liola ou Légende Indienne, 1893.djvu/60

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LIOLA


Vers les pays lointains de l’ours et du castor.
Que de pièges tendus sur la neige et la glace !
Quel bonheur de saisir l’ours caché dans son fort !
D’envahir la cité de l’habile amphibie !
Mais de tels exploits sont mêlés à des dangers :
Et Liola, songeant à la peine subie
Par les chasseurs, cherchait au loin les messagers.
Comme ils lui paraissaient longs les jours de l’absence !
Que l’amour fait jouir ! mais encor plus souffrir !


Enfin vint le retour, vint la réjouissance !
Vers son île, elle vit Lionel accourir.
C’était à la saison qui chasse les tempêtes
Et qui fait entr’ouvrir les roses et les cœurs.
Le couple allait, heureux, s’unir pendant les fêtes
Qu’aux chutes célébraient les Indiens vainqueurs.
Ah ! que pour eux la vie est pleine de promesses !
Que tous les chants sont doux ! Que l’air est parfumé !
Quel renouvellement ! Quelles pures ivresses
Apporte ton sourire, ô printemps bien-aimé !