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Page:Marsile - Liola ou Légende Indienne, 1893.djvu/78

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LIOLA.

Et presser dans ses bras le dernier de ses frères.
Un ange rose et blond, riant dans son berceau !
Qu’il est doux d’embrasser des têtes aussi chères,
D’errer comme autrefois au bord du clair ruisseau
Qui vit nos premiers pas, refléta nos sourires,
D’éveiller les échos qui redirent nos cris
Aussi joyeux alors que la voix des zéphyres !
Oh ! comme vous chantez dans nos cœurs attendris,
Ô touchants souvenirs du lieu qui nous vit naître !
Charmantes visions de jours évanouis,
Quand vous revenez, qui ne peut vous reconnaître ?
L’âme se fond d’amour et les yeux réjouis
Comtemplent la fraîcheur de la première aurore
Et tout ce qu’ici-bas est comme notre ciel !

Ainsi qu’un papillon, dont l’aile vient d’éclore,
Va des fleurs à l’azur, l’âme de Lionel
Du frais berceau s’envole à la croix de la tombe.
Longtemps elle erre, heureuse, en ce doux paradis,