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Page:Marsile - Liola ou Légende Indienne, 1893.djvu/82

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LIOLA.

Quelque chose me dit que, semblables aux astres,
Les lumières du Christ iront du monde ancien
Jusqu’à ce nouveau monde à l’heure des désastres,
Et qu’en elles, trouvant un céleste soutien,
Les peuples formeront des familles de frères,
Fonderont sur ce sol des empires puissants ! »

Cependant la tribu, malgré des vents contraires,
Entoure déjà l’île en ses canots glissants :
Car le jongleur a craint de voir s’enfuir sa proie.
Le premier de la troupe, il entre dans le port
Et vers les condamnés, à la hâte, il envoie,
Ceux-là dont la main doit les parer pour la mort.

Ô funèbre parure ! Ô perfides guirlandes !
On couvrait la victime ainsi jadis de fleurs :
Sous les lis du vallon et les roses des landes,
À l’œil des dieux jaloux, elle cachait ses pleurs.