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Page:Marsile - Liola ou Légende Indienne, 1893.djvu/86

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LIOLA


À LIONEL.
Chœur des Vieillards.

Tu n’atteindras pas la vieillesse !
Non ! jamais comme les soleils
Ne viendra briller ta sagesse
Au milieu de nos grands conseils !
Et, de l’esprit sublime siège,
Ton front ne ceindra pas la neige
Des couronnes de cheveux blancs :
Tu passeras sans un cortège
Pour soutenir tes pas tremblants !

Mais que l’expérience est chère !
Et qu’elle coûte de soucis !
Console-toi : car sur la terre
Il est tant de cœurs endurcis !
Bientôt dans ce désert aride
Le malheur marque au front sa ride,
Prend nos doux espoirs en lambeau
Et les ans de leur main livide
Courbent le corps vers le tombeau.