Aller au contenu

Page:Marsollier et Chazet - Le joueur d'échecs, vaudeville en un acte, 1801.djvu/13

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Scène V.

LES PRÉCÉDENS, SCAPIN, LÉANDRE.
(LÉANDRE est porté par Scapin et le cocher de fiacre. Il est vêtu en Turc, la main posée sur un coussin. Il est assis sur un fauteuil, une petite table devant lui. Isabelle travaille à un métier.)
CASSANDRE.

C’est superbe, en vérité !

AIR : Ah ! le bel oiseau vraiment !

Honneur au ciseau savant,
Qui sut animer la cire :
Ce Turc est vraiment charmant,
Je le dis sans compliment.

(À Isabelle.)

On croirait qu’en te voyant,
Il a quelque chose à dire :
Ma fille, en te regardant,
Sa bouche à l’air de sourire.

CASSANDRE et NIGAUDIN.
Honneur au ciseau savant, etc.
SCAPIN, ayant fini d’arranger le Turc.

Le voilà en place. C’est au signor Cassandre, je pense ?….

CASSANDRE.

C’est moi, c’est moi-même.

SCAPIN.

D’après votre réputation d’amatour des Échecs, et le regret que vous avez d’être arrivé trop tard pour voir ce chef-d’œuvre, je vous l’ai amené.

CASSANDRE.

Je vous remercie. Mais, que j’examine donc !… Comme ce visage est fait !… La cire imite les chairs, en touchant.

SCAPIN, l’arrêtant.

Oui, mais on ne touche pas, perché, je craindrais…