Aller au contenu

Page:Marsollier et Chazet - Le joueur d'échecs, vaudeville en un acte, 1801.djvu/27

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
SCAPIN.

Vos craintes me semblent trop drôles ;
Et ne voit-on pas tous les jours
Des automates bien plus lourds,
Que l’on porte sur les épaules ?

NIGAUDIN.

Délivrez-moi, je vous en prie.

SCAPIN.

Patience ! que j’essaie de soulever son bras. Bene, bene, eccolo. Ah ! diabolo, il m’échappe. (Le bras de Léandre soulevé à une certaine hauteur, retombe sur l’estomac de Nigaudin.)

NIGAUDIN.

Il ne m’échappe pas, à moi, toujours ; il m’a tapé, oh ! oh !

SCAPIN.

Il le fallait. À présent, tu peux…..

NIGAUDIN.
AIR de la Fanfare de Saint-Cloud.

Dieu merci ! me voilà libre ;
Mais je crois qu’il m’a blessé.

SCAPIN.
C’est la loi de l’équilibre.
NIGAUDIN.

Je m’en serais bien passé !
À mes dépens on peut rire ;
Mais pourtant il est trop clair,
Si, son visage est de cire,
Que ses deux mains sont de fer.

Et pour ne pas les rencontrer dans mon chemin, je m’en vais si loin, si loin….

SCAPIN.

Allez toujours, mon ami, et ne vous arrêtez pas ; car M. Cassandre….

NIGAUDIN.

Je sais. Vous pouvez être ben sûr… Et puis je vois que votre automate m’a pris en gripe. (À part.) Quand il aurait su que je voulais le casser, il n’aurait pas fait mieux. (Il sort.)