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Page:Marsollier et Chazet - Le joueur d'échecs, vaudeville en un acte, 1801.djvu/8

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confier. Tel que vous me voyez, je sers celui qui a imaginé cette machine merveilleuse. Mon maître voulant perfectionner son singulier automate, a feint d’être malade et de partir, pour n’être point troublé dans son travail. Mais puisque M. Cassandre est si curieux, je le ferai transporter ici, et je rendrai votre maître témoin de toutes ses nouvelles expériences.

NIGAUDIN, s’écriant.

Ah ! ah ! ah ! dès qu’il rentrera, je vais lui donner cette bonne nouvelle ; il va rire… ça sera la première fois depuis qu’il est à Paris. Ha ça, allez vite ; faites venir votre… votre chose : ça me divertira, moi, qui ne l’ai pas encore vue.

SCAPIN.
AIR : Femmes, voulez-vous éprouver ?

Comment ! vous n’avez pas encor
Admiré ce superbe ouvrage ?

NIGAUDIN.

J’en conviens, j’ai l’air d’avoir tort ;
Mais vous m’approuverez, je gage :
Mon papa me laissa sans bien,
Et je ménage par prudence ;
Mais, quand il ne m’en coûte rien,
Je ne tiens pas à la dépense.

SCAPIN.

Je vais le chercher, et je reviens presto, prestissimo. (Il sort.)

NIGAUDIN.

Adieu. Je suis votre serviteur de tout mon cœur.


Scène III.

NIGAUDIN seul.

Comme il court !… Tiens, not’maître qui passe auprès de lui sans le reconnaître ! Il est vrai qu’il ne l’a jamais vu. Et l’autre qui venait pour lui parler, et qui s’en va ! C’est comme dans une comédie.