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Page:Martin - Histoire des églises et chapelles de Lyon, 1908, tome I.djvu/102

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histoire des églises et chapelles de lyon

le remercier, et le 5 septembre la première pierre du monument de la place des Terreaux était posée par Camille de Neuville, futur archevêque de Lyon, remplissant les fonctions de lieutenant du roi dans la province en l’absence de son frère, le duc Nicolas de Villeroy, gouverneur de Lyon, assisté de Pierre de Sève, baron de Fléchères, prévôt des marchands, et des quatre échevins : Jean Videau, seigneur de la Tour, Jean de Moulceau, secrétaire de la ville, Rémond Severat et François Bastet.

En mémoire de cet événement, on frappa plusieurs médailles : il en existe deux au Musée de Lyon de modules différents, mais portant l’une et l’autre, au droit, la façade ouest de l’Hôtel de Ville dans son état primitif avant l’incendie de 1674, au revers, une inscription qui est la même sur les deux médailles. L’une en cuivre est signée des noms d’Hendriey et de Simon Maupin, l’autre en argent n’est pas signée et est attribuée à Gendre, médailleur lyonnais. Une troisième médaille en ivoire qui figura à l’exposition rétrospective de Lyon en 1877 a été reproduite par M. A. Steyert dans sa Nouvelle histoire de Lyon ; elle est l’œuvre de Jean Guillermin à qui elle fut payée 66 livres par le Consulat ; elle porte sur un côté la façade de l’Hôtel de Ville avec la date du 5 septembre 1646, et, au revers, l’inscription de la pierre fondamentale et trois distiques latins.

L’édifice fut achevé en 1655, du moins dans ses parties essentielles, mais le Consulat n’attendit pas jusque-là pour en prendre possession : le 14 novembre 1652, il y tenait sa première séance et quelques jours après, le 31 novembre, il réglait par une délibération l’affectation des salles terminées aux divers services municipaux. Après avoir dit que la grande salle, où l’on accède par le perron, servira de vestibule d’entrée, et que celle située au-dessus, où l’on est conduit par le grand escalier carré, sera destinée aux élections de MM. les prévôts des marchands et échevins et aux autres assemblées générales, il ajoutait : « La galerie à costé de ladicte salle sera une forme de vestibule, dans lequel est la chapelle pour y célébrer la messe ès-jours que le Consulat trouvera bon. »

L’ancien corps consulaire lyonnais avait coutume d’associer la religion aux actes de son administration. Le plus célèbre témoignage qu’il donna de sa foi fut le vœu des échevins, du 12 mars 1643, à Notre-Dame de Fourvière, pour demander son aide contre le fléau de la maladie contagieuse qui fit à Lyon de si terribles ravages au cours de la seconde moitié du xvie siècle, de la première moitié du xviie et ne reparut plus après l’année 1642. Lorsque, quelques années après, le nouvel Hôtel de Ville fui édifié, le Consulat voulut y assurer le service religieux qui avait toujours la première place dans le programme des fêtes de la commune.

La chapelle de l’Hôtel de Ville était située au même étage que la salle d’honneur, entre celle-ci et la cour haute, éclairée par trois grandes baies cintrées prenant jour sur cette cour. C’est le vestibule actuel de la grande salle des fêtes, avec laquelle il communique par la porte centrale faisant face aux fenêtres du grand balcon de la façade. Cette pièce est qualifiée : galerie, dans la délibération consulaire de 1652. Dès cette époque elle fut affectée au service religieux, mais il est douteux que, dans le plan de l’architecte, elle ait eu d’abord cette destination. Elle paraît plutôt, d’après certains détails de l’établissement des grandes baies, avoir été préparée pour servir de loge ouverte, comme on en