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Page:Martin - Histoire des églises et chapelles de Lyon, 1908, tome I.djvu/164

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histoire des églises et chapelles de lyon

une croix d’argent dans laquelle est enchâssé un morceau de la vraie croix, à Sa Sainteté, qui la baisa très respectueusement et accorda des indulgences plénières. Cette relique que la Charité possède encore avait été donnée par le Saint-Père, le 1er mai 1804, et apportée de Rome par M. Bonnevie, chanoine de la cathédrale.

X. — Fondation de l’hôpital maritime de Giens (Var). Les sœurs et les enfants malades de l’hospice de la Charité prennent possession de l’hôpital Renée Sabran.

XI. — Rosace centrale de la façade de la chapelle. — L’idée qui a inspiré la composition de cette verrière est de rappeler l’union constante, à travers les siècles, de l’Église et de la bourgeoisie de Lyon, dans le développement des œuvres d’assistance et de charité. Au centre, sur un trône, une figure allégorique, sous les traits d’une jeune femme, dans l’esprit de l’époque où la Charité fut construite, attire à elle un vieillard et un enfant qui représentent les pauvres spécialement secourus dans l’hospice. Sur un degré du trône, se lit l’inscription : « {{lang|la|texte=Caritas urget ». En avant repose le lion symbolique de la cité, et à côté un génie ailé déroule le plan général de l’hospice, dont le premier projet fut proposé au bureau des recteurs par le Jésuite Étienne Martellange.

À droite du groupe allégorique central, l’église de Lyon est représentée par trois figures dont deux très fidèlement historiques : celle du cardinal Alphonse de Richelieu, dont la sépulture est sous les dalles de la chapelle de la Sainte-Vierge, puis celle de l’archevêque Camille de Neuville : enfin un chanoine comte de Lyon, avec le camail de son ordre, complète les trois degrés supérieurs de la hiérarchie de l’église de Lyon et rappelle la générosité du chapitre de Saint-Jean, fondateur de la chapelle. À gauche du trône, un groupe de trois personnages symbolise le généreux concours de la bourgeoisie lyonnaise aux œuvres de l’hospice, depuis sa fondation jusqu’à nos jours : au premier plan, M. Joannès Fournet, ancien président du tribunal de commerce, dont la famille a été la donatrice principale du vitrail ; derrière Jean Cléberg, populaire par sa générosité et notamment par ses libéralités au profit de l’hospice de la Charité, qui s’élevèrent à huit mille quarante-cinq livres tournois, ou 70.000 francs de notre monnaie ; enfin le Consulat est représenté sur ce monument dédié à la charité lyonnaise, par un échevin revêtu du costume traditionnel.

Cette grande composition complète dignement la série de ces belles verrières peintes avec une merveilleuse connaissance des conditions et des ressources d’un art difficile, de façon à faire remarquer la correction du dessin, l’harmonie et l’éclat des couleurs, la sobriété d’un pinceau qui sait donner, avec peu de choses, l’impression de la réalité dans les scènes représentées et témoigne d’un souci scrupuleux de l’exactitude dans l’habillement des personnages, le style des accessoires et la reconstitution des vieux monuments lyonnais.