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visitation

l’achat coûteux d’une tapisserie de Flandre, de verdure, que l’on trouve fort belle.

Vierge conservée au monastère de la Visitation.

Pendant un de ses supériorats, Anne-Marie de Thélis, morte le 10 octobre 1701, fit faire un tabernacle doré, sans doute pour le grand autel. C’est peut-être de lui que M. l’abbé Vachet écrit : « L’église Sainte-Marie de Bellecour n’avait rien de remarquable que le tabernacle du grand autel ; c’est le modèle de celui qu’on devait exécuter en marbres choisis et en bronze doré ; le modèle était de Ferdinand Delamonce ! » Anne-Marie de Thélis érigea dans le chœur des religieuses un autel à Notre-Dame, où une des sœurs, Marie-Anne-Victoire Trollier, fonda par dévotion une lampe qui brûlait jour et nuit. Marthe-Séraphique d’Apchon de Poncins fit boiser, du haut en bas, le chœur intérieur de l’église, avec ses ornements d’architecture, le tout couleur de marbre blanc, enrichi de dorures, avec de grands tableaux représentant les mystères de Notre-Dame, faits par un excellent artiste ; elle fit peindre aussi la voûte du chœur de l’église qui, dans son genre, est un ouvrage achevé.

« L’espérance de pouvoir célébrer l’année dernière la béatification de notre digne mère, lit-on dans la circulaire de la mère Thérèse-Charlotte de Chevrières, le 8 février 1749, nous avait fait entreprendre un autel de marbre dont nous devons le plan à la personne la plus habile et la plus entendue de ce pays, en fait de tels ouvrages, à dom Prenel, prieur des Chartreux de cette ville. C’est à monseigneur Navarre, évêque de Sidon, que nous avons l’obligation de cette grâce et, à sa considération, ce respectable père a bien voulu conduire l’ouvrage, faisant choix des ouvriers, ordonnant des matériaux et réglant les prix faits à notre avantage. » Il y a plus de détails, à cet égard, dans la circulaire du 30 août 1752 : « Thérèse-Charlotte de Chevrières, à la fin de ses deux derniers triennaux, pensa efficacement à pourvoir notre église d’une chapelle, où notre bienheureuse mère pût être placée. Mais après bien des consultations, on conclut qu’on ne pouvait, sans de grands inconvénients, lui en édifier une nouvelle, la situation de notre église n’en étant pas susceptible : il fallut se déterminer à joindre la fondatrice au fondateur. Pour faire honneur à l’un et à l’autre, on forma le dessein de substituer le marbre, dans la chapelle