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Page:Martin - Histoire des églises et chapelles de Lyon, 1908, tome I.djvu/29

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XIII
INTRODUCTION

beaucoup de guérisons par l’attouchement de cette relique. L’historien, neveu de saint Nizier, dont les séjours près de lui avaient été longs et renouvelés, cite encore Ainay et l’Île-Barbe ; il désigne enfin, malheureusement en termes trop vagues, un monastère de filles dont Eulalius, comte d’Auvergne, enleva une nonne pour l’épouser. Mais l’abbaye de Saint-Pierre n’existant pas encore, le rapt n’aurait-il pas été commis à Saint-Georges, dont sainte Eulalie semble avoir été la patronne primitive, ou bien en face, sur la rive gauche de la Saône, dans l’asile où la reine Carétène éleva sainte Clotilde et laissa après elle une communauté qui ne disparut que beaucoup plus tard ?

La lettre de Leidrade, que nous avons citée, est postérieure de deux cents ans à l’Historia Francorum. Ses indications confirment celles que nous avons relevées ailleurs, et surtout les amplifient : Saint-Jean, Saint-Étienne, Saint-Paul, Saint-Pierre sont nommés pour la première fois ; un changement notable s’est produit dans la hiérarchie des églises, la cathédrale a été déplacée ; Saint-Nizier a été dépouillé au profit de Saint-Étienne, et au pied de la colline, où le vieux Forum de Trajan est toujours debout, le cloître canonial a son enceinte tracée ; peu à peu ses murailles crénelées se dresseront, comme d’infranchissables remparts, afin d’assurer à ses habitants la sécurité de la vie et le repos de leur esprit.

Un document de caractère au moins officieux, mais assez postérieur, dans son état présent, aux auteurs ci-dessus, dont la sincérité n’est pas douteuse, attribue la bâtisse de l’église et du baptistère de Saint-Étienne à Alpinus (vers 390), Saint-Paul et Sainte-Eulalie à Sacerdoce, sous le roi Childebert (vers 530), Sainte-Croix et la maison claustrale de Saint-Just à Arigius (vers 615). De ces trois assertions plus d’une soulève de graves objections ; il est prudent de ne s’y fier qu’à demi. L’anonyme responsable est un copiste du xiie ou du xiiie siècle, qui a glissé les trois petites lignes dans la liste de nos archevêques,