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Page:Martin - Histoire des églises et chapelles de Lyon, 1908, tome I.djvu/323

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antonins

aux-Liens et vicaire général de notre Saint Père le pape et de la ville de Rome, en conséquence de l’ordre du cardinal-vicaire », donne au Père Graillat » des ossements de saint René, saint Maxime, saint Simple, saint Aurélian, saint Félix et saint Germain, martyrs ; lesquelles reliques ont été tirées, par commandement d’Innocent X, des cimetières de Rome, et ont été enveloppées séparément de papier blanc, avec au-dessus écrits les noms desdits saints ; les dites reliques mises dans une petite châsse carrée de bois, longue de huit doigts et large de six et trois doigts de haut, couverte d’un tafetas attaché avec trois filets de chanvre, en forme de croix, scellé au-dessus et au-dessous de cire d’Espagne aux armes dudit seigneur cardinal-vicaire. » Le 19 mars 1650, le même cardinal avait donné des reliques de sainte Agathe et de saint Honoré, martyrs, à messire Henri Othenin, chanoine de Besançon, reliques tirées aussi des cimetières de Rome. Elles furent remises, le 8 juin 1603, au P. Graillat par le pieux chanoine.

Antoine de Neuville, abbé de Saint-Just et vicaire général de Lyon.

Le digne supérieur de Saint-Antoine savait reconnaître les services rendus et être généreux à l’occasion. Le 14 janvier 1653, la Compagnie des Pénitents blancs de Lyon, avait assisté processionnellement à la translation des reliques des saints martyrs Marcel, Benoît, Basile, Clément, Denis et Théodore, translation faite de l’ancienne église de la commanderie, dans celle qui venait d’être nouvellement construite. Le Père Graillat, pour donner une marque de la reconnaissance et de l’estime que sa communauté et lui avaient de la piété des confrères, remit, le 31 janvier, aux recteur, vice-recteur et conseillers de celle compagnie, six parcelles de ces corps saints. Le 21 mai 1657, les Pénitents blancs de Notre-Dame du Confalon à Lyon, portèrent processionnellement deux châsses apportées de Rome par Antoine de Neuville, abbé de Saint-Just au diocèse de Beauvais et vicaire général de Lyon. Elles contenaient des reliques de sainte Barbe et de sainte Périgrine, vierges et martyres. En reconnaissance, le père Graillat donna aux confrères quelques parcelles de ces reliques. Le digne supérieur obtint, le 21 mars 1658, de l’abbaye Saint-Antoine de Viennois une relique insigne, conservée dans la sacristie du monastère dauphinois : une dent de sainte Apollonie, vierge et martyre, qui, ayant eu la mâchoire brisée par le bourreau, était particulièrement invoquée par ceux qui souffrent des dents. Cette précieuse relique fut placée, avec honneur, dans la chapelle de la Sainte-Trinité, de l’église des Antonins.

Puisque nous parlons des chapelles de l’église, mentionnons qu’elles furent souvent choisies par des familles de Lyon comme lieu de sépulture. Le 6 mai 1667, noble François Dufaure, conseiller du roi et trésorier des ponts et chaussées en la généralité de Lyon, du consentement du Père Antoine Garrot, supérieur de la commanderie, fonde une messe annuelle dans la chapelle Notre-Dame, située à droite, la plus proche du maître-autel, à condition d’avoir l’usage de cette chapelle et le droit exclusif de sépulture pour lui et sa famille à perpétuité. Il promet d’entretenir la chapelle à ses frais, et établit pour cela