Aller au contenu

Page:Martin - Histoire des églises et chapelles de Lyon, 1908, tome I.djvu/332

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
282
histoire des églises et chapelles de lyon

fléchir la colère de Dieu ; et le consulat fit vœu d’élever une chapelle sous le vocable de saint Roch » imploré, comme on le sait, contre les maladies contagieuses.

Claude de Rubys raconte ainsi l’événement : « La peste cessa tout à coup au mois de may et lorsque l’on pensait qu’elle se deust rengreger pour les chaleurs survenant… Le jour du vendredy sainct tout le peuple catholique jeûna au pain et à l’eau. L’on fil vœu de bastir une chapelle en l’honneur de Monsieur sainct Roch, laquelle fut puis bastie des aumosnes des gens de bien, hors la porte Saint-Georges, en une petite colline dépendant du prieuré de Saint-Hirigny (Saint-Irénée), vis-à-vis l’hospital des pestiférez », ou exactement des deux hôpitaux à cet usage, Saint-Laurent et Saint-Thomas.

plan de saint-roch de choulans
(d’après un document des archivas municipales).


A Avenue Saint-Roch.
BB Les deux portes d’entrée séparées seulement par un pillié.
C Porte à droite du côté de vent.
D Porte à gauche du côté de bize.
E Bancs de Messrs du Présidial.
F Bancs de Messrs du Consulat.
G Balustrade de bois devant l’autel.
H Autel.
I Sacristie.
KK Deux portes que l’on peut faire facillement pour éviter la croisade.
L Terrasse.
M Porche

Toutefois, l’accomplissement du vœu que relate le vieil historien, fut différé pendant quatre ans, après quoi la peste éclata de nouveau en 1581. Les échevins s’empressèrent d’acheter « à Pierre Christofle, maître-maçon à Lyon, un tènement consistant en un jardin avec vigne, situé sur le territoire de Chiollans » ou Choulans. Pierre Christophe l’avait acheté, en 1358, de messire Pierre de Digny, prieur, au nom du chapitre Saint-Irénée, pour le prix de 400 écus.

Le mal s’accroissant de jour en jour, on hâta la construction du sanctuaire, dont la première pierre fut posée le 31 mars 1581, comme l’indique le procès-verbal, dont nous citerons la fin : « Cejourd’huy, dernier jour du mois de mars mil cinq cent quatre vingt et ung, par délibération du conseil d’estat, tenu près la personne dudit seigneur de Mandelot, gouverneur de Lyon, et luy insistant à ce, a esté faicte procession généralle de tous les ordres et estats de la dite ville, où presque tout le peuple a assisté, laquelle est sortye de la grande église de Sainct Jehan, et de là passant par la porte Sainct-George, est montée sur un petit coteau de vignes, des dépendances du prieuré de Sainct-Hérigny, lequel coteau est par-dessus la vigne de Sainct-Nizier, et tout vis-à-vis de l’hôpital de Saint-Laurens et de la fontaine de Choulan, où ont esté faictes les fonda-