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Page:Martin - Histoire des églises et chapelles de Lyon, 1908, tome I.djvu/403

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trinitaires

La chapelle des Lazaristes, située 49, montée du Chemin-Neuf, est de style roman. Elle fut construite, en 1867, par l’architecte Franchet qui débutait alors. Cet édifice remplaça un oratoire provisoire dont le sanctuaire devint la sacristie de la nouvelle chapelle. En 1874, la chapelle reçut des embellissements, c’est-à-dire des peintures et des statues. Elle fut enfin complétée, aux dépens des bâtiments réservés aux missionnaires, lorsqu’on établit, dans la chapelle, une vaste tribune qui correspondait au premier étage ; dans le vestibule de cette tribune on installa deux autels et des confessionnaux.

Le maître-autel, de bois sculpté, est dédié à Notre-Dame de Lourdes ; on l’a décoré de cinq statuettes : le Bon Pasteur ayant à ses côtés saint Pierre et saint Paul et, aux extrémités, sainte Jeanne de Chantai, fondatrice de la Visitation, et la vénérable Louise de Marillac, veuve Legras, institutrice des filles de la Charité ou religieuses Saint-Vincent de Paul. Les statues qui ornent la nef sont celles de saint Vincent de Paul, de l’apôtre saint Jean, de saint François de Sales et de saint Louis. Les deux autels placés dans le vestibule sont de marbre blanc et dédiés l’un au Sacré-Cœur, l’autre à saint Joseph. La tribune en possède un autre sous le vocable de saint Vincent de Paul. Mentionnons enfin qu’au-dessous de la sacristie se trouvait un petit oratoire dédié à la Passion de Notre-Seigneur, avec autel et chemin de croix.

TRINITAIRES

L’ordre des Trinitaires fut fondé en 1199, par saint Jean de Matha ; celui-ci naquit en Provence, fit ses études à Aix, puis à Paris, où il prit ses grades en théologie. Lorsqu’il célébra sa première messe, dans la chapelle de l’évêque de Paris, il aperçut, dans une vision céleste, un ange velu de blanc qui portait sur la poitrine une croix rouge et bleue ; ses mains étaient enchaînées et près de lui se tenaient deux esclaves, l’un chrétien et l’autre Maure. Il comprit que Dieu l’appelait à s’occuper de la rédemption des captifs. Il se joignit à Félix de Valois, prince de sang royal, qui avait été inspiré de la même vocation. Tous deux se rendirent à Rome et obtinrent d’Innocent III l’approbation de leur institut. De retour en France, ils se fixèrent à Cerfroid, dans le diocèse de Meaux. Le pape leur donna des lettres pour le sultan du Maroc, et bientôt l’ordre de la Rédemption ou des Trinitaires se propagea avec rapidité, non seulement en France, mais en Italie, en Espagne et en Allemagne.

L’établissement à Lyon des chanoines réguliers de l’ordre de la Trinité pour la rédemption des captifs eu lieu en 1658. Depuis cette époque, les Trinitaires ont toujours été protégés par les magistrats de Lyon. Louis XIV, par ses lettres de chancellerie, en date du 22 août 1689, donna son consentement à l’acquisition d’une maison appartenant aux Mascrany et située à Bellecour. Dans l’acte royal, il est fait mention du « con-