Aller au contenu

Page:Martin - Histoire des églises et chapelles de Lyon, 1908, tome II.djvu/132

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
116
histoire des églises et chapelles de lyon

Pour compléter l’histoire du monastère de Vaise, il reste à signaler la transformation et la reconstruction du couvent sur de plus grandes proportions et dans de meilleures conditions hygiéniques. Le monastère tel qu’il existe de nos jours date de 1854 ; dépourvu de tout ornement, ses belles proportions, ses lignes régulières n’en font pas moins un édifice imposant. On reconstruisit successivement, d’année en année, le dortoir, le réfectoire, le vaste atelier de broderie ; l’église enfin fut édifiée sur un plan plus vaste.

Telle est, dans ses grandes lignes, l’histoire du monastère des Trappistines de Lyon. Pour se rendre compte de la vitalité de la communauté, il suffit de comparer les débuts où onze religieuses habitaient un local pauvre et à peine suffisant, avec le couvent de 1900, composé de plus de cent personnes vivant dans de vastes locaux ; sans compter que la communauté de Vaise a donné naissance à deux autres couvents, ceux de Maubec et d’Espirat : fondations qui ne l’ont point affaibli, mais qui, au contraire, ont, à la longue, augmenté sa fécondité.

La chapelle des Trappistines est complètement abandonnée depuis le départ des religieuses. Elle a été achetée, ainsi que les bâtiments, par un distillateur qui a tout transformé à son usage. À l’extérieur la chapelle est surmontée d’un petit dôme. À l’intérieur elle est de dimensions plutôt exiguës pour la partie réservée au public. L’autel faisait face au chœur des religieuses, et il était vu de profil par le public. Il est de pierre et très simple, comme ornementation, le tabernacle est surmonté d’une niche de même matière. La chapelle est éclairée d’un seul vitrail sans valeur. À gauche, en face de l’autel, la grille des sœurs séparait la chapelle du chœur des religieuses. On y voit encore la double rangée de stalles en bois sans ornementation.

RELIGIEUSES DES SACRÉS-CŒURS, DITES DE LARAJASSE

Il est parfois des problèmes insolubles dans la vie des communautés comme dans celle des individus. Pourquoi, par exemple, la Providence appelle-t-elle à la vie active certaines âmes qui, jusque-là, avaient eu une autre vocation. On en voit un exemple frappant dans la vie de Mme Targe, fondatrice des religieuses des Sacrés-Cœurs. Elle appartint pendant de longues années à la communauté des Dames du Sacré Cœur de Jésus et de Marie, dites de Picpus à Paris. Sous la conduite d’un pauvre curé de campagne, rempli du zèle de Dieu, cette digne personne et ses compagnes n’hésitèrent pas à quitter leur ancienne communauté et la modeste demeure qu’elles occupaient, pour se confier pleinement au directeur de leur âme : de là naquit un nouvel institut qui s’est promptement développé et possède de nos jours écoles et orphelinats.

Ces deux personnes de bien firent connaissance tout à fait par hasard, il vaut mieux dire providentiellement. Mme Targe, supérieure de la communauté du Sacré-Cœur à Saint-Martin-la-Plaine, revenant de Montbrison avec sœur Félicité s’arrêta à la Rey, chez