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Page:Martin - Histoire des églises et chapelles de Lyon, 1908, tome II.djvu/229

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feuillants

Caluire. Le 18 décembre 1809, l’église était bénie et livrée au culte. En 1832, on songeait à l’agrandir ; mais on dut patienter jusqu’en 1874, époque où une personne généreuse fit don d’un terrain pour construire la nouvelle église. Celle-ci fut achevée en 1877 ; elle est l’œuvre de M. Sainte-Marie Perrin, l’habile disciple de Bossan.

FEUILLANTS

Il n’est personne qui ne connaisse de nom la congrégation des Feuillants, établie avant la Révolution dans les grandes villes du royaume. Son origine première est l’ordre de Cluny qui eut une si grande importance au moyen âge. Cet ordre fut d’abord réformé par Robert de Molesmes qui fonda celui des Cisterciens, puis de nouveau par saint Bernard qui s’établit à Clairvaux. Dans le cours des siècles, il se produisit une nouvelle réforme qui prit le nom de congrégation des Feuillants. L’auteur en fut Jean de la Barrière, abbé commendataire de l’abbaye Notre-Dame-de-Feuillant, située dans les environs de Toulouse. Ce nom de Feuillant provenait d’une image de la Sainte Vierge, placée dans le feuillage des arbres. Jean de la Barrière prit possession de l’abbaye en 1365, puis résigna huit ans plus tard sa commande, rentra dans l’ordre comme simple religieux, avec l’intention de ramener le monastère à la stricte observance. La chose n’alla pas facilement, et son exemple mit quatre ans à gagner quelques religieux.

En 1587, le pape Sixte-Quint approuva enfin la réforme, et accorda plusieurs églises à la congrégation. Clément VIII et Paul V permirent aux religieux d’avoir des supérieurs particuliers et indépendants. Dès lors la réforme s’étendit en France et en Italie.

L’établissement des Feuillants à Lyon date de 1619. Le 19 avril de cette année, Pierre de Saint-Bernard et Jacques de Saint-Denis, religieux Feuillants, obtinrent du consulat l’autorisation nécessaire. Celui-ci se prêta volontiers à la demande et rendit une délibération dont voici les points principaux : « Il avait plu au roi de témoigner le désir que les Feuillants fussent établis en cette ville pour y exercer les mêmes fonctions religieuses qu’ils exercent ailleurs. Ils supplient le prévôt des marchands et les échevins d’agréer leur établissement, et de leur permettre de rechercher quelque lieu pour y faire construire une maison, entendant n’être à charge à la ville pour quelque cause que ce fût, et n’avoir d’autre occupation que de prier Dieu pour le roi, la paix et prospérité du royaume, et en particulier pour la conservation de la ville. Les dits échevins ont délibéré sur la requête, et conféré sur ce sujet avec Monseigneur d’Halincourt, gouverneur et lieutenant général du roi en cette ville, pays de Lyonnais, Forez et Beaujolais. » La municipalité s’attend aux protestations des autres maisons religieuses. Peu d’années avant, n’a-t-on pas vu des oppositions formées par les recteurs de l’Aumône générale et de l’Hôtel-Dieu, lors de l’établissement des Carmes réformés et déchaussés : on allégua alors « la diminution des