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Page:Martin - Histoire des églises et chapelles de Lyon, 1908, tome II.djvu/279

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jésuites du collège de la trinité

deniers par mois pour les enfants dont les familles en avaient le moyen ; ceux pauvres, dont le nombre et la réception étaient attribués au consulat, devaient être enseignés gratuitement.

« Il y avait alors à Lyon un père jésuite dont les prédications très suivies faisaient sensation, le père Edmond Auger ; c’est à lui qu’on s’adressa. » Les Jésuites acceptèrent la proposition du Consulat, mais ils négocièrent en vue « d’obtenir une augmentation de l’indemnité de 400 livres tournois » accordée jusqu’alors aux professeurs. Ce chiffre tout à fait insuffisant fut doublé, et on promit aussi aux Jésuites que le bail conclu avec eux le serait à perpétuité, condition qui seule u pouvait permettre à la congrégation de faire, de ses propres deniers, les dépenses indispensables pour des constructions et pour le mobilier ».

La collège de la Trinité avant l’arrivée des Jésuites (d’après le plan scénographique de 1550).

À mesure que le nombre des élèves progressait, on augmentait aussi les branches d’enseignement et par conséquent le budget. Ainsi, en 1591, le consulat octroie deux cents écus d’or au soleil d pour la création et l’entretien d’un cours de philosophie et d’un cours de théologie ». Le renvoi de France des Jésuites, en 1594, suspendit l’essor du collège ; ils le quittèrent le 31 janvier 1595, pour dix ans. Rentrés en France, ils furent réintégrés en 1604. » Un nouveau contrat fut passé avec eux, le 3 juillet, dans lequel on visa la plupart des clauses consenties dans celui de 1567. L’administration municipale promit de pourvoir à un agrandissement dont le besoin était devenu incontestable. »

Le 29 novembre 1607, le P. Jacquinot « exposa en séance du consulat, la nécessité d’une reconstruction motivée par l’exiguïté du local et l’affluence des écoliers, et y présenta, en même temps, les plans qui avaient été préparés. Le corps consulaire et bon accueil à ces demandes, approuva les plans, tout en faisant observer que l’on pouvait, pour le moment, se passer de l’église, et enfin consentit à donner 6.000 livres aux PP. Jésuites leur laissant le soin de fournir le surplus. La première pierre fut posée par le corps consulaire, avec le cérémonial d’usage, le 19 décembre 1607, à deux heures du soir, dans l’angle des deux bâtiments, où existait auparavant une maison acquise par le consulat du sieur George Cornuty, sise rue Henry, aboutissant à la rue du Pas-Étroit de bise, la dite rue de soir, la rue de Montribloud (le prolongement de la rue Mulet actuelle, vers le Rhône), de vent, le grand corps de logis des pensionnaires du collège, appartenant à la ville, du côté du matin ».