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Page:Martin - Histoire des églises et chapelles de Lyon, 1908, tome II.djvu/328

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histoire des églises et chapelles de lyon

LA CHANA ET SAINT-ÉLOI

Hôpital de la Chana en 1550 (d’après le plan scénographique).

La Chana, située près de la montée de ce nom, fut d’abord un monastère où on recueillait les filles pénitentes ; il existait déjà aux environs de l’an mil et dura jusqu’en 1377. À ce premier couvent en succéda un autre appartenant aux religieuses Bénédictines, monastère qui périclita au point que le cardinal de Boui’bon, archevêque de Lyon, fut obligé de le supprimer en 1482. Dans la suite, fut fondé en ce lieu un hôpital qui ne devait prendre fin qu’en 1846. Au xvie siècle, celui-ci était malheureusement si mal tenu que de toute part s’élevaient des plaintes. Plus tard, la Chana fut donnée à l’Aumône générale que nous appelons aujourd’hui la Charité. On y mit des enfants rachitiques. « Ceux-ci, dit un ancien document, sont nourris, entretenus, chauffés et vêtus à la discrétion des dits recteurs et instruits par leur maître d’école. Ce dernier est tenu d’apprendre et enseigner les pauvres orphelins à lire, écrire, et toutes les autres bonnes mœurs qu’on peut et doit enseigner aux jeunes enfants, et il se doit trouver chaque dimanche après dîner au bureau pour avertir messieurs les recteurs des enfants qui sont d’âge et prêts pour mettre en service. »

Lorsque Saint-Paul céda la Chana, rien n’était préparé pour les enfants. « En effet, dit M. Drivon, le rez-de-chaussée de l’hôpital, peu considérable cependant, leur servait à la fois de réfectoire, de dortoir, de salle d’étude et de récréation ; il servait encore — une note nous renseigne à cet égard — d’étendage pour le linge. La cuisine et le logement du magister et de sa femme s’y trouvaient aussi, et dans cet espace restreint et à multiples attributions devaient vivre environ quarante enfants. À leur entrée, il semble que le local était vide ; l’Aumône générale n’avait aucune ressource assurée et ne pouvait compter que sur le produit des quêtes, il fallut cependant tout acheter, aussi bien les ustensiles de cuisine que la literie, les chaussures et les vêtements. »

Quelle était l’occupation des enfants ? M. Drivon va nous l’apprendre : « On les fait