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grands-carmes, sainte-catherine et saint-marcel

sur la plainte de ce dernier, le juge ecclésiastique rendit un décret de prise de corps contre tous les Carmes, et le pouvoir de confesser et de prêcher leur fut retiré. Deux religieux furent arrêtés sur le pont Saint-Vincent et conduits en prison. L’archevêque de Lyon, Camille de Neuville, était en ce moment à Paris. Les Carmes se plaignirent au prélat de l’oppression que le grand vicaire exerçait sur eux. La censure fut révoquée, mais l’archevêque exigea que, pour s’être fait justice lui-même, le provincial fît des excuses à l’abbé Morange. Il se soumit afin d’obtenir la liberté des religieux emprisonnés. Deux mois après Camille de Neuville, étant de retour, défendit à son grand vicaire de continuer ses exercices de dévotion dans la chapelle des Pénitents. Les Grands Carmes durent, à la médiation et au crédit de leur père temporel, M. du Lieu, la solution favorable de ce conflit.

Couvent des Grands-Carmes au xviie siècle (d’après une gravure de l’époque.)

« L’Assemblée nationale ayant décrété que tous les biens ecclésiastiques seraient mis à la disposition de la nation, les Carmes des Terreaux quittèrent la vie commune. Quelques-uns entrèrent dans le clergé séculier. Le couvent contenait à cette époque quatorze pères et deux frères. Les bâtiments claustraux furent vendus le 23 novembre 1791. »

Après avoir tracé l’histoire du couvent, il reste à donner quelques détails sur l’église. Elle fut commencée en 1310, et achevée en 1376. « Placée sous le vocable de Notre-Dame du Mont-Carmel, elle avait son entrée au midi. Elle avait beaucoup de ressemblance avec l’église Saint-Bonaventure. Les chapelles étaient nombreuses, celle de Saint-Laurent était l’une des plus belles et en même temps la plus ancienne ; du même côté, étaient les chapelles du Saint-Sépulcre, Saint-Eutrope et Saint-Honoré. Plus tard celles de Saint-Roch, Saint-Denis, Saint-Blaise, Saint-Paul l’ermite furent bâties.

« Au xviie siècle, les corporations firent les frais de celles de Tous-les-Saints, de Saint-Éloi, de Sainte-Reine et de l’Ange Gardien. Il y avait aussi des autels adossés contre chaque pilier. Les Génois, exilés par les Gibelins et établis à Lyon avaient choisi l’église des Carmes pour leur paroisse. L’édification de la première chapelle fut due aux libéralités de l’un d’eux, Philibert Vitali.