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Page:Martin - Histoire des églises et chapelles de Lyon, 1908, tome II.djvu/401

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verbe-incarné, recluserie sainte-madeleine, chapelle de lorette

VERBE-INCARNÉ, RECLUSERIE SAINTE-MADELEINE, CHAPELLE DE LORETTE

Mère Chézart de Matel, fondatrice du Verbe-Incarné.

Le monastère du Verbe-Incarné de Lyon fut, aux xviie et au xviiie siècles, un des couvents de femmes les plus importants, soit à cause de l’auréole de sainteté de sa fondatrice, soit en raison du nombre et de la régularité de vie des religieuses qui l’habitèrent. La fondatrice du Verbe-Incarné, Jeanne Chézard de Matel, appartenait à une honorable et riche famille de Roanne. Âme particulièrement privilégiée, elle avait embrassé la vie religieuse à Roanne où elle fut favorisée de grâces, de visions singulières ; elle eut la révélation d’une vocation nouvelle qui l’appelait à Lyon, sur le sommet de la colline de Gourguillon. Elle s’y rendit le 15 mai 1627, avec sa compagne Catherine Élurin appartenant, elle aussi, à une honorable famille de Roanne. Elle prit en location, pour la somme de deux cents livres, un immeuble appelé la maison Sainte-Claire appartenant à M. Viaud.

Couvent du Verbe-Incarné.

Diverses fondations eurent lieu plus tard dans d’autres villes, notamment à Paris ; c’est dans cette dernière cité que, le 11 septembre 1670, l’heure de la récompense sonna pour la fondatrice. Sous la mère Louise de la Résurrection qui lui succéda, le Verbe-Incarné de Lyon acquit, en plus des deux chapelles de Lorette et Sainte-Madeleine, un terrain qui permit d’élever une vaste et belle église dont la dépense s’éleva à treize mille livres. Par la suite, la situation financière, de délicate et gênée qu’elle était autrefois, devint prospère, ainsi que cela ressort d’un tableau des recettes et des dépenses pour les années 1787-1790. Dans la chapelle, on conserva jusqu’à la tourmente révolutionnaire le cœur de la fondatrice Jeanne Chézard de Matel que des générations de religieuses avaient vénéré durant deux siècles. Ce précieux