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Page:Martin - Histoire des églises et chapelles de Lyon, 1908, tome II.djvu/430

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histoire des églises et chapelles de lyon

Puisque la perspective de posséder un temple monumental semblait s’évanouir dans les incertitudes lointaines d’un avenir problématique, l’affection des paroissiens se concentra plus vive sur la pauvre bâtisse qui abritait les cérémonies de leur culte. Rien ne fut modifié à l’extérieur, mais l’intérieur fut l’objet d’une réfection qui lui donna l’allure d’une église plus digne de l’importance du quartier. Une double rangée de colonnes divisa l’ancien parallélogramme en trois nefs qui furent recouvertes d’un simulacre de voûtes. Le tout reçut une ornementation peinte, d’un goût simple, et qui fut exécutée sous la direction et d’après les dessins de M. Sarsay, président de la fabrique.

Tous ces travaux étaient achevés au commencement de l’année 1875. Le Conseil de fabrique, réuni le dimanche i avril, exprima au curé son entière satisfaction de voir enfin terminé l’embellissement de l’église. Il ajouta que si le pasteur y a généreusement contribué, des paroissiens se sont rencontré qui ont couvert la dépense et épargné au budget fabricien une charge qu’il n’aurait pu supporter.

M. Parrel se démit en 1880 et fut remplacé par un de ses vicaires, l’abbé Déflotrière.

Prêtre d’une haute intelligence et publiciste à ses heures, M. Déflotrière sut imprimer aux manifestations de la vie paroissiale une impulsion que le temps n’a pas ralentie. Malheureusement, une mort prématurée vint interrompre, après onze ans, un ministère particulièrement fructueux.

Son successeur fit réédifier, en septembre 1891, l’humble clocher qui menaçait ruine. L’amortissement primitif de cet édicule en forme de dôme arrondi, lui donnait une physionomie quelque peu originale : on crut préférable de lui substituer une flèche banale. L’unique cloche qu’il renferme date de l’année 1834. Elle fut bénite, le dimanche 26 mars, par un vicaire général de Lyon, en présence de M. Jean-Louis Lucy, parrain, et de Mme Marie-Frédérique-Guillelmine Gérard, née Girodon, marraine, qui lui ont donné le nom de Marie-Louise. Elle pèse 317 kilogrammes, et a été fondue par Gédéon Morel, de Lyon, aux frais de la paroisse et des confréries du Saint-Sacrement et du Saint-Rosaire.

Sur le mur absidal sont peints les quatre évangélistes.

Dans le chœur sont les statues de saint Joseph et de sainte Monique, outre celles de la Sainte Vierge et de saint Augustin placées dans leurs chapelles respectives à l’extrémité des collatéraux.

Les baies sont garnies de verrières formées de marqueteries coloriées encadrant un médaillon central. Celles du chœur présentent les figures en buste du Christ, de la Vierge et de saint Augustin. Celles des basses-nefs reproduisent, d’un côté, des emblèmes eucharistiques, de l’autre, quelques images symboliques empruntées aux litanies de la Sainte Vierge.

Cette décoration porte un cachet de médiocrité qu’explique sa destination à un édifice construit en vue d’un usage temporaire, mais que le malheur des temps fait paraître définitif par la prolongation indéterminée d’une situation que n’avaient pu prévoir les fondateurs de l’œuvre.