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Page:Martin - Histoire des églises et chapelles de Lyon, 1908, tome II.djvu/456

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histoire des églises et chapelles de lyon

ans plus tard, dans une autobiographie, qui reflète une humilité naturelle et presque naïve, il rentra à Lyon, en septembre 1796. La persécution était un peu calmée, il s’associa avec deux ecclésiastiques et ils ouvrirent ensemble un oratoire privé, dans une chambre de la rue Basse-Grenette, entre la rue Dubois et la Grande-rue de la Grenelle. L’un de ses collaborateurs se nommait M. Deverdun et appartenait au diocèse d’Autun : il fut vicaire à Saint-Louis-Saint-Vincent ; l’autre, beaucoup plus connu, était Jacques-Joseph Rast, docteur de Sorbonne, ancien chanoine de Saint-Paul, parent de la famille Ampère, et frère, si je ne me trompe, de Paul Hast, ancien échevin, médecin du séminaire Saint-Irénée, correspondant et ami de M. Émery, le supérieur général de la Compagnie de Saint-Sulpice. Cet homme, des plus vénérables qui puissent se rencontrer, ne consentit jamais à tenir la première place ; il s’attacha fidèlement à celui qu’il avait choisi comme son supérieur, l’accompagna, plus tard, à Saint-Bonaventure, servit avec le litre de prêtre assistant et mourut, le 18 février 1816, à l’âge de 80 ans, laissant après lui une réputation de charité et de sainteté, qui ressembla longtemps à un culte.

Une circonstance, aussi imprévue qu’opportune, permit à notre groupe catholique romain de se procurer une installation plus confortable que le local étroit de ses débuts et, sans le prévoir, de prendre possession du berceau de la paroisse future. Voici comment la Providence favorisa cet exode. Un des membres les plus importants de la Consulta cisalpine, qui tenait alors ses délibérations dans l’église du collège de la Trinité, le vieil archevêque de Milan, Mgr Visconti, décéda subitement, le 30 décembre 1801. Ses compatriotes refusèrent l’intervention du clergé constitutionnel, pour ses funérailles, et on aménagea, pour la cérémonie, la chapelle qui avait été jadis celle de la Congrégation des Messieurs, au-dessous de la bibliothèque municipale, à l’angle gauche de la rue Ménestrier. Cet office funèbre fut le premier, que chantèrent, portes ouvertes, les insermentés, fidèles à l’autorité hiérarchique légitime, refusant de reconnaître Primat, le nouvel intrus métropolitain, comme ils avaient rompu avec Lamourette, dès le début du schisme.

Une fois au cœur de la place, l’abbé Pascal jugea bon de ne point en sortir et, probablement avec le consentement tacite du maire de l’arrondissement, il entra en jouissance de celle partie de l’héritage des Oratoriens et des Jésuites. Cette publicité semi-officielle se prolongea douze à treize mois environ ; dans l’intervalle, le Concordai fut promulgué ; l’oncle du premier consul, Joseph Fesch, promu au siège vacant par la mort de Mgr de Marbeuf ; le régime paroissial constitué. Ce fut en effet, le dimanche 12 février 1803, que M. Pascal annonça sa nomination officielle de desservant de la nouvelle succursale, et qu’il commença de reprendre toutes les habitudes cultuelles de la religion, rendue au peuple français. À la grand’messe on fit le prône, la quête du bassin et la collecte des chaises ; quatre semaines après, M. Sain-Rousset, maire du Midi, présidait à l’installation du conseil de fabrique ; les membres, désignés par l’arrêté préfectoral du 7 ventôse, étaient : MM. Dupré, administrateur de l’hospice de la Quarantaine, Mathieu Bernard, rentier, Claude Germain, négociant et membre du tribunal de commerce, et Raymond Lenoir, architecte. La station du carême fui prêchée par M. Villard, ex-capucin ; on se mit en frais, afin que la procession du second dimanche de la Fête-Dieu,