Aller au contenu

Page:Martin - Histoire des églises et chapelles de Lyon, 1908, tome II.djvu/73

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
59
saint-alban

du prieuré étaient modestes ; ils « consistaient presque uniquement en quelques droits censuels à percevoir sur le vignoble de Fourvière, et en fondations pieuses faites dans les chapelles intérieures ». Les religieux de Saint-Claude n’y avaient guère d’autre intérêt que celui de trouver un logement dans ses bâtiments lorsqu’ils passaient à Lyon. Aussi, au commencement du xvie siècle, leur abbé Jean-Louis de Savoie céda le tènement tout entier, au titre d’emphytéose, à Claude d’Avrillat, docteur en droit : la cession était faite sous le servis du cens dû à l’archevêché de Lyon et la réserve que l’abbé et ses frères conserveraient le droit de loger au prieuré.

Chapelle Saint-Alban en 1625, d’après le plan de Simon Maupin.

Falcon d’Avrillat, président au parlement du Dauphiné, eut, après son père, la jouissance de Saint-Alban ; à son décès, en 1534, elle passa à sa fille, Méraude d’Avrillat, mariée à Laurent Rabot, conseiller au même parlement. Ce dernier obtint, le 15 mars 1534, de l’abbé Pierre de la Baume, confirmation de la cession faite à l’aïeul de sa femme.

Malgré la donation de Saint-Alban aux religieux de Saint-Claude, cette église avait continué à servir, en certaines circonstances, au clergé de la cathédrale. Le Chapitre lui-même s’y rendait chaque année, au jour de la fête patronale, et y célébrait l’office divin. En outre, durant la semaine sainte, les custodes de Sainte-Croix venaient y psalmodier les Ténèbres, usage qui persista jusqu’en 1454. Lorsque, à la suite d’aliénation des bâtiments à un laïque, le prieuré disparut, ce furent ces mêmes custodes qui eurent l’administration générale de l’église et de son cimetière.

Ce sont eux qui, le 24 janvier 1543, exposent aux chanoines de Lyon que noble Louis du Peyrat, lieutenant royal, ne pouvant « entrer et sortir de sa maison qu’avec beaucoup de difficultés, à cause du débordement de la Saône », leur a demandé l’autorisation d’établir un pont de bois entre sa dite maison et le cimetière de Saint-Alban, autorisation qu’ils lui ont accordée, sous réserve de l’approbation du Chapitre que celui-ci accorde.