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Page:Martin - Histoire des églises et chapelles de Lyon, 1908, tome II.djvu/82

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histoire des églises et chapelles de Lyon

À l’Hôtel-Dieu aussi, quelques années auparavant, il avait été question d’appeler les Filles de la Charité, mais ce projet n’eut pas de suite, on ne sait pourquoi. En 1661, raconte Dagier (Histoire de l’hôpital général, tome Ier, p. 413), « Monsieur le recteur président offre à sa compagnie, dans le cas où elle persisterait dans son projet d’appeler à l’Hôtel-Dieu, pour le service des malades, des Filles, dites sœurs grises de Paris, de meubler à ses frais l’appartement qui leur sera destiné ». Il ne fut plus question de ce projet.

L’année même, 1699, où les sœurs Saint-Vincent quittaient l’hospice de la Charité, elles étaient appelées à Saint-Paul pour aider les Dames de cette paroisse, qui, depuis vingt-quatre ans, en 1675, avaient établi l’œuvre de la Marmite dans la maison dite du Cygne, rue de Bourgneuf. C’est la maison où habitent encore les sœurs de Saint-Paul, la rue de Bourgneuf étant devenue le quai Pierre-Scize.

Cependant, à Saint-Pierre-le-Vieux, le travail des religieuses augmentant toujours, les Dames en demandèrent une sixième, le 3 décembre 1703. Elle leur fut accordée, le 6 mai 1704, et retirée bientôt après. Les Dames, dans leurs assemblées de décembre 1705, janvier et février 1706, sollicitèrent son retour, et M. Gallien, ancien visiteur de Saint-Lazare, leur exposa que les nombreuses demandes faites à sa communauté, le mettaient dans l’impossibilité de les satisfaire ; il les pria d’attendre jusqu’à l’année suivante, 1707.

L’époque de l’arrivée de la septième sœur n’est pas connue : ce fut vraisemblablement en 1711, car on s’occupa alors du prix de la pension des sœurs et on le porta à 150 livres. Mais, en 1727, une somme de 6.000 livres ayant été léguée à la société Sainte-Françoise par Mme veuve de Souternon, pour en affecter le revenu à la pension de la sixième sœur et aussi de la septième qui avait été payée jusque-là sur la pharmacie, un nouveau traité fut conclu entre la société Sainte-Françoise et la communauté, pour fixer cette pension à 200 livres pour chacune. Cet acte, du 20 février 1732, porte la signature de M. Bonnet, supérieur général, et des sœurs Pasque Carlier, supérieure, Marie-Anne Bonnegoye, Suzanne Platran et Suzanne Chevalier, officières.

On trouve quelques détails intéressants sur la communauté des Filles de la Charité, à cette époque, dans les circulaires que leur adressait M. Bonnet, supérieur général de 1711 à 1735. Il serait trop long d’entrer ici dans ces renseignements circonstanciés et parfois très intimes.

La maison de Saint-Pierre-le-Vieux était relativement importante puisque, avec ses sept sœurs, elle dépassait de deux unités la moyenne d’alors. Ce nombre s’accrut encore, en 1767, par la fondation d’une huitième sœur, et peu de temps après arriva la neuvième. Lorsqu’éclata la Révolution, elles étaient neuf, dont six étaient payées par des fondations faites à l’œuvre, et les trois autres par des dons adressés directement aux sœurs, dont elles n’avaient à rendre compte qu’à leurs supérieurs, enfin par le produit de leur pharmacie.

La maison que les sœurs occupaient dut aussi s’agrandir. L’œuvre acheta, en 1736, le petit jardin et le bâtiment du sieur Roman, joignant la propriété des religieuses Trinitaires ; et, en 1746, elle acquit de la veuve Dulieue, une maison située à la suite, sur la rue