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Page:Martin du Gard - Le Pénitencier.djvu/185

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VIII


Le lendemain, à son réveil, Antoine se trouvait dans une disposition d’esprit tout opposée, et pendant la matinée qu’il passa à l’hôpital, à plusieurs reprises il consulta sa montre avec une joyeuse impatience ; il lui tardait d’aller recevoir son frère des mains de M. Faîsme. Il fut à la gare bien avant l’heure, et tout en faisant les cent pas, il se remémorait ce qu’il avait décidé de dire à M. Faîsme sur la Fondation. Mais, dès que le train fut à quai et qu’il eut aperçu dans la file des voyageurs la silhouette de Jacques et les lunettes du directeur, il oublia les paroles bien senties qu’il avait préparées, et courut à la rencontre des arrivants.

M. Faîsme avait une figure radieuse et semblait retrouver dans Antoine son ami le plus cher ; il était vêtu avec recherche, ganté de clair, et rasé de si près qu’il avait