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Page:Martin du Gard - Le Pénitencier.djvu/35

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— « Eh bien, docteur, très volontiers. Le temps de passer un veston, des bottines, et je suis à vous »

Il disparut. Antoine entendit un coup de sonnette. Puis une cloche, dans la cour, tinta cinq fois. « Ah, ah », pensa-t-il, « on donne l’alarme, l’ennemi est dans la maison ! » Il ne pouvait rester assis. Il s’approcha de la croisée, mais les vitres étaient dépolies, « Du calme », se disait-il. « Ouvrir l’œil. Se faire une certitude. Agir. C’est mon affaire ».

M. Faîsme reparut enfin.

Ils descendirent.

— « Notre cour d’honneur ! » présenta pompeusement le directeur ; et il rit avec indulgence. Puis il courut au molosse qui recommençait à aboyer, et lui décocha dans le flanc un coup de pied brutal, qui fît rentrer l’animal dans sa niche.

— « Êtes-vous un peu horticulteur ? Mais si, un médecin ça se connaît en plantes, sapristi ! » Il s’arrêtait avec complaisance au milieu du jardinet. « Conseillez-moi. Comment cacher ce pan de mur ? Du lierre ? Il faudra des années… »

Antoine, sans répondre, l’entraîna vers le bâtiment central. Ils parcoururent le rez-