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Page:Martin du Gard - Le Pénitencier.djvu/89

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— « Mais non, personne ! »

— « Alors ? » Silence.

— « Et le nouveau, Arthur ? Il n’est pas bien ? »

Jacques secouait la tête.

— « Mais quoi ? Il va aussi au café, lui ? »

— « Non. »

— « Ah ! Avec lui, tu te promènes ? »

— « Oui. »

— « Alors, qu’est-ce que tu lui reproches ? Il est dur avec toi ? »

— « Non. »

— « Alors quoi ? Il ne te plaît pas ?

— « Non. »

— « Pour quelle raison ? »

— « Parce que. » Antoine hésitait :

— « Mais pourquoi diable ne te plains-tu pas ? » reprit-il enfin. « Pourquoi ne vas-tu pas expliquer tout ça au directeur ? »

Jacques pressait son corps fébrile contre celui d’Antoine, et suppliait :

— « Non, non… Antoine, tu m’as juré, tu sais, tu m’as juré que tu ne dirais rien ! Rien, rien, à personne ! »