Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/251

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

truire des magasins de la marine. La même année, il afferma les différents droits de la ville au courtier Indinaram, moyennant 1.000 roupies par mois. C’était la première fois que cet affermage se faisait. Jusqu’alors le Conseil percevait directement les revenus ou droits divers des aldées par des gens qui le volaient ou n’apportaient pas l’attention requise en de pareilles matières. Il ne rentrait guère dans la caisse que 7 à 8.000 roupies. Après avoir cherché plusieurs moyens pour faire augmenter les revenus, il parut à Dupleix que le plus convenable serait de les affermer, suivant l’usage pratiqué dans tous les pays indous. Indinaram fit des propositions : il s’offrait de retirer tous les revenus des aldées, de payer 1.000 roupies sicca au Conseil, de payer également le cazena au gouvernement maure et d’entretenir tous les pions, serviteurs et écrivains tant pour la garde des aldées que pour la réception des droits. Ses propositions furent acceptées et sanctionnées par une délibération du Conseil du 27 août. L’engagement était valable pour un an seulement, mais en contractant le Conseil prévoyait déjà qu’il pourrait être prorogé pour un temps plus long. Le fermage fut en effet continué les années suivantes, avec une augmentation de 1.000 roupies sur le contrat antérieur. Un état des droits et revenus appartenant à la Compagnie des Indes est joint à la délibération : nous ne croyons pas inutile de les énumérer, il n’est pas de meilleur moyen de faire connaître d’une façon précise sur quelles bases reposait l’administration indigène de cette époque. L’état comprenait :

Le droit de chandés et bazards, qui se lève sur le bétel, l’araque, l’huile et le bois à brûler, la chaux, le poisson, la paille, les perches, les bambous et en général sur tout ce qui se vend et débite dans les marchés ;