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la Compagnie, « Dupleix, lui écrivit-il, le 24 janvier 1738, n’a pas jugé à propos de nous en faire le détail ni de nous envoyer copie de sa lettre par Philibert. Il nous a seulement remis copie de sa lettre du 19 décembre où ce détail n’est point marqué[1] ». La plainte était modérée, mais à la même époque Dumas était en conflit avec Dupleix sur presque toutes les questions et ce conflit était tel qu’il proposait presque à la Compagnie la rupture de toutes les relations avec Chandernagor.

Notre navigation souffrit encore d’autres infortunes. Le Lys et la Reine arrivèrent à Chandernagor avec leurs équipages en mauvaise santé. Le nombre des malades fut si nombreux que Dupleix se crut autorisé à ne plus renvoyer ces deux navires à Pondichéry ; il expédia le Lys directement en France et fit partir la Reine pour Pondichéry. Dumas fut fort mécontent de cette substitution ; le Lys, d’un plus fort tonnage, lui eut apporté une plus grande quantité de riz et la disette continuait à la côte Coromandel. Dumas remarqua encore que la Reine étant arrivée à Chandernagor trois semaines après le Lys, et repartie environ un mois plus tôt, son équipage n’avait pas eu le temps de se rétablir. Il lui parut fort imprudent de n’avoir confié au Lys que des marchandises du Bengale ; c’était trop de risques sur un seul vaisseau[2].

Pas plus que pour les années précédentes, nous n’avons le détail complet des opérations qui s’effectuèrent au Bengale après la distribution de tous les fonds ; mais nous en connaissons assez pour saisir au moins sur un point la vivacité de l’antagonisme entre les deux conseils.

Les marchandises expédiées à Pondichéry ne répon-

  1. A. P., V, p. 81.
  2. C. P., t. II, p. 2.