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Le 4 mars tous les vaisseaux étaient partis, fin octobre ils étaient tous de retour.

Le commerce, de l’aveu de Dupleix, avait mieux réussi que celui de 1735 ; toutefois les vaisseaux étaient revenus sans beaucoup de profit. La perte de l’Aimable pesait lourdement sur la situation et ne pouvait être réparée en peu de temps. Dupleix cependant ne désespérait pas de l’avenir ; c’était la première fois que de Chandernagor, on était allé à Djedda ; ce voyage avait fait connaître la nation où elle ne l’était pas auparavant ; le Chandernagor avait même ramené un ambassadeur du chérif de la Mecque, qui, de son côté, venait pour la première fois au Bengale. C’étaient de nouveaux liens commerciaux qui se formaient pour l’avenir. Dupleix avait engagé des sommes importantes sur presque tous les navires ; le 21 mars, il avait écrit à Groiselle pour lui demander s’il voulait assurer 80.000 roupies sur le Diligent, 10.000 sur l’Heureux, 10.000 sur le Chandernagor, 20.000 sur la Précaution, 15.000 sur le Fortuné et, comme pour le décider, il avait ajouté — et l’indication est précieuse — que pour son compte il avait bien au delà de ces sommes sur les dits vaisseaux.

Si la navigation avait été satisfaisante pour nous, elle ne le fut pas au même degré pour les Anglais ; les Angrias leur enlevèrent à la côte Malabar un vaisseau d’Europe, leur vaisseau de Bassora, une palle et d’autres petits navires venant de Surate. Jamais ces pirates n’avaient été aussi audacieux ni aussi heureux. Le prestige de la Compagnie d’Angleterre en fut légèrement affaibli, par la manifestation de son impuissance.

La lettre suivante du 12 avril 1736, écrite à Dumas,