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Bourabalong ; à la fin du xviie siècle elle était florissante et il s’y faisait un grand commerce. Mais à la suite du retrait de la mer et de l’ensablement de la rivière elle perdit beaucoup de son importance : le commerce se déplaça vers le Bengale au nord et vers Catec au sud. Le nabab Ibrahim Khan nous permit de nous y établir par un paravana de 1686. La loge que nous y constituâmes, à 2 milles environ de la ville, comprenait deux parties, l’une de 29 acres 1/2 anglais sur la rive gauche du fleuve, et l’autre de 9 acres 10 centièmes seulement sur la rive droite[1].

La partie sud, de beaucoup la plus importante, consiste aujourd’hui en un terrain livré à la culture du riz, sur laquelle est bâti un village composé surtout de paillottes avec une population d’environ 300 habitants. On y peut encore voir à deux ou trois cents mètres du fleuve quelques ruines de la loge que nous y édifiâmes. La partie nord est un peu plus élevée que les terres du voisinage et couverte de cactus et d’arbres improductifs.

Au xviiie siècle notre loge était plus étendue qu’elle ne l’est aujourd’hui ; le fleuve, dans son extrême mobilité, en a enlevé une partie.

Les navires d’Europe ne pouvaient y remonter et l’on y faisait peu ou point de commerce. Balassor était simplement chargé de fournir des pilotes aux navires devant entrer dans le Gange et c’était sa seule utilité. Ces pilotes avaient à leur disposition des bots qui étaient mouillés un peu au large entre la pointe des Palmiers au sud et l’embouchure du Gange au nord : en cas de mauvais temps ces bots pouvaient s’abriter dans la rivière peu large et peu profonde.

  1. L’acre anglais vaut 40 ares 46 centiares.