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ses goumastas, débiteur lui-même de Fatechem. Or la créance de ce dernier était illusoire et le goumasta de Coja Mirza l’avait quitté depuis trois ans, sans qu’il y eut entre eux les moindres difficultés de comptes. L’affaire était une simple vengeance, à moins qu’elle ne fut du chantage, ce qui est plus vraisemblable.

Ainsi se passait le temps de Burat. Dès que Dumas fut devenu gouverneur, son activité eut à s’exercer sur de nouveaux frais. Dupleix et Dumas étaient associés dans une multitude d’affaires, notamment en Chine où ils achetaient une foule de marchandises, telles que l’alun, le camphre, la toutenague, le vif-argent, les porcelaines, dans le but de les revendre au Bengale et principalement dans la région de Cassimbazar. La correspondance de Dupleix à Burat est pleine de recommandations à cet égard : manifestement Dupleix surveillait les intérêts du gouverneur autant que ses propres affaires. Les envois de Dumas étaient parfois considérables ; en octobre 1739 ils furent de trois bateaux chargés de 200 mans de toutenague, 5 barils de cochenille et 5 caisses de perles fausses venant de Chine d’une valeur totale de 506 taëls[1]. C’était le moment où Fatechem croyait la Compagnie ruinée par la perte du Philibert ; ces manifestations diverses de notre activité non moins que l’arrivée des autres bateaux d’Europe avec les fonds qu’ils apportaient ne tardèrent pas à lui donner à nouveau une haute idée de notre puissance.


L’installation de la loge de Cassimbazar comportait un poste d’aumônier. En attendant qu’il fut possible de lui envoyer un capucin, Burat reçu de Pondichéry l’ordre de

  1. B. N. 8982, p. 135.